Vers le traitement de maladies génétiques rénales rares du calcium et du magnésium

par : Caroline Bertoye et Pascal Houillier

Succès

Campagne réussie

17 215 € collectés

Grâce à la générosité de 77 contributeurs, la campagne lancée par Caroline Bertoye et Pascal Houillier a atteint son objectif de collecte, le mardi 13 mars 2018.

À propos de ce projet

Les reins sont indispensables pour éliminer quotidiennement les déchets dans l’urine et pour maintenir la composition de notre corps.

Dans deux maladies génétiques rénales rares « l’hypomagnésémie familiale avec hypercalciurie et néphrocalcinose » (FHHNC) et « l’hypocalcémie autosomique dominante » (ADH), le fonctionnement des reins est altéré. Ces patients souffrent d’une mauvaise qualité de vie (crampes, fourmillements, fatigue,…) en raison de concentrations de calcium ou de magnésium trop basses dans le sang. Les conséquences de ces maladies sont graves : des calculs et/ou des dépôts de calcium peuvent se former dans les reins et une insuffisance rénale peut se développer. Le recours à la dialyse parfois dès l’enfance est fréquent pour les patients ayant une FHHNC.

Ces deux maladies ont en commun une anomalie d’une même partie du rein et n’ont actuellement aucun traitement efficace.

L’objectif est de trouver un traitement qui limite la perte excessive de calcium et de magnésium par les reins de ces malades et de permettre aux patients de vivre normalement. Dans un premier temps, nous souhaitons tester un traitement chez des souris atteintes de ces maladies. Il s’agit d’une première étape indispensable vers un traitement utilisable chez les patients. 

Contexte

Depuis ces dernières années, nous comprenons mieux pourquoi et comment deux maladies génétiques rares - « l’hypomagnésémie familiale avec hypercalciurie et néphrocalcinose » (FHHNC) et « l’hypocalcémie autosomique dominante » (ADH) – abiment les reins.

Un petit rappel du fonctionnement des reins permet de mieux comprendre les causes : les reins ont pour mission centrale de filtrer les « déchets » du sang afin de les éliminer dans l’urine (pour plus de détails techniques, voir la 1ère « actualité »). Il existe des tuyaux (les tubules) en aval des filtres qui récupèrent ce qui a été filtré en excès et dont notre organisme a besoin (par exemple le calcium et le magnésium) afin de maintenir une composition corporelle normale. Chez les personnes atteintes de ces deux maladies, cette opération de récupération fonctionne mal : ils perdent trop de calcium et de magnésium dans l’urine. Des calculs et/ou des dépôts de calcium peuvent se former dans les reins.

La FHHNC se révèle dans l’enfance et se complique d’insuffisance rénale nécessitant fréquemment le recours à la dialyse ou à la transplantation rénale, parfois dès l’enfance. Ces patients ont aussi de graves anomalies de l’émail des dents et parfois des yeux.

Dans le cas de l’ADH, les patients ont aussi une baisse de la valeur de calcium dans le sang car leurs glandes parathyroïdes dysfonctionnent (hypoparathyroïdie). En cause : un récepteur, appelé « récepteur du calcium » (CaSR), qui est anormal. L’ADH se complique de calculs rénaux et/ou de calcifications des reins et d’insuffisance rénale notamment lorsque les patients sont traités avec du calcium.

En raison d’une concentration d’ions trop basse dans le sang (calcium ou magnésium), ces maladies entrainent des symptômes invalidants (crampes, fourmillements, fatigue, difficultés pour faire des efforts physiques…) et diminuent la qualité de vie.

Malheureusement, aucune de ces maladies n’a de traitement spécifique et efficace. 

Objectif

L’objectif de ce projet est de développer un traitement de ces deux maladies (FHHNC et l’ADH).

Avec ce traitement, nous souhaitons empêcher le « récepteur du calcium » (CaSR) de fonctionner car nous pensons que cela permettra d’empêcher la fuite de calcium et de magnésium dans l’urine. Nous souhaitons tester ce traitement potentiel chez des souris atteintes de ces deux maladies. L’objectif final est de parvenir à des résultats concluants afin de proposer à terme, un traitement aux malades. 

Etapes

Voici résumées les différentes étapes du test de notre traitement :

Nous aurons 3 groupes de souris : un groupe de souris porteuses de la maladie FHHNC, un second groupe de souris porteuses de la maladie ADH et un troisième groupe non malade. Ce sera notre groupe témoin.

Avant le traitement: nous prélèverons du sang et des urines à chacune des souris. C’est la base de notre test.

Puis nous allons donner le traitement qui bloque le CaSR aux souris pendant une semaine. Certaines souris ne recevront pas le traitement et serviront de témoin. Les urines seront recueillies tous les jours. A la fin du traitement, nous prélèverons une dernière fois du sang.

Ensuite, nous mesurerons dans le sang et les urines différents paramètres qui permettront de voir si le traitement est efficace, notamment la concentration des ions et nous évaluerons aussi la fonction rénale.

Budget : 17 215 €

Libellé
Montant
Traitement bloquant le récepteur du calcium
5 170 €
Analyses de sang et d'urine
4 870 €
Etude comparative de l’expression des gènes ("transcriptome")
7 175 €

Le budget de l’étude est destiné au traitement qui permet de bloquer le récepteur du calcium qui est onéreux. 40 souris seront traitées avec celui-ci et 40 souris serviront de témoin.

Nous réaliserons des analyses de sang (calcium, magnésium, créatinine) et d’urine (calcium, magnésium, sodium, créatinine) à plusieurs reprises chez les 80 souris. Il s’agit donc d’un gros poste de dépense.

La production et l’élevage des souris ayant les 2 maladies (20 souris FHHNC et 20 souris ADH) et des souris normales (40 souris) seront financés par d’autres sources.


MISE À JOUR !
Nous avons dépassé l’objectif initial de collecte. Grâce aux 7175 euros supplémentaires, nous allons pouvoir financer une partie du projet de recherche consistant à comparer l’expression de tous les gènes exprimés dans la partie des reins qui nous intéresse (branche large ascendante de l’anse de Henle) ; la liste des gènes exprimés s’appelle un « transcriptome ». Nous comparerons les transcriptomes des souris qui auront reçu le traitement et de celles qui ne l’auront pas reçu. Cela nous permettra de voir si le traitement modifie l’expression de certains gènes notamment ceux impliqués dans la récupération du calcium et du magnésium ou ceux qui empêchent les calcifications de se former dans les reins.

Approuvé par

Institut national de la santé et de la recherche médicale

Ce projet a été sélectionné par l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale dans le cadre du Programme Poste d'Accueil 2016.

Ce programme vise à attirer des jeunes médecins ou vétérinaires vers le milieu de la recherche. Il est destiné à des internes, chefs de clinique assistants ou assistants hospitalo-universitaires, médecins, pharmaciens ou odontologistes, des vétérinaires, titulaires d'un master II recherche et de la thèse d’exercice à la date de prise de fonction. Ce poste permet au lauréat de réaliser un doctorat ès sciences.