par : Valeska BIDAULT JOURDAINNE , Grégory MERLEN et Thierry Tordjmann
Cette campagne n'a malheureusement pas atteint son objectif financier.
Néanmoins, Valeska BIDAULT JOURDAINNE , Grégory MERLEN et Thierry Tordjmann remercient ses soutiens pour leur effort, et vous encouragent à réaffecter votre don vers une autre campagne en cours.
Le foie est un organe exceptionnel car il est capable de se régénérer lorsqu'on l'ampute d'une partie de sa masse.
C'est cette capacité de "repousse" connue depuis l’antiquité grecque (mythe de Prométhée) qui permet aujourd'hui la chirurgie des cancers du foie ou des greffes de foie à partir d'un donneur vivant (une partie du foie d'un donneur sain est prélevée pour être greffée à un receveur malade).
A l'heure actuelle le facteur limitant de cette chirurgie est la quantité de foie laissée en place chez le patient: celle-ci doit être suffisante pour assurer les fonctions de synthèse essentielles du foie. Toutefois, l'évolution du patient peut être incertaine en post-opératoire, pour des raisons qui demeurent encore peu connues.
Les acides biliaires (principaux composants de la bile) sont des candidats de choix pour expliquer les différences de devenir des patients opérés du foie. Connus pour permettre l'absorption des graisses alimentaires, les acides biliaires jouent un rôle de messagers entre les cellules et déterminent une "toxicité" de la bile propre à chaque individu.
L'objectif de notre travail est d'identifier des facteurs prédictifs de l'évolution du foie après chirurgie en analysant, chez des patients ayant subi l'ablation d'une grande partie de leur foie, les différents acides biliaires composant la bile avant une intervention.
Le foie produit de la bile, qui est composée de cholestérol, de phospholipides et d'acides biliaires. Ces derniers sont des molécules capables de rendre les graisses solubles dans les milieux aqueux, et peuvent être de différents types, plus ou moins hydrophiles ou au contraire hydrophobes, conjugués ou non à la glycine ou la taurine,... Leur combinaison détermine les propriétés physico-chimiques de la bile comme le pH, la fluidité ou son hydrophobicité globale. Ils ont également été identifiés récemment comme des messagers entre les cellules agissant tels des hormones sur le contrôle des grandes fonctions de l'organisme (métabolisme glucido-lipidique, inflammation, régénération hépatique...).
Notre équipe a d'ores et déjà mis en évidence que :
Ces données encourageantes chez la souris nous poussent aujourd'hui à regarder si une telle corrélation entre profil d'acides biliaires (profil AB) et évolution après chirurgie du foie existe chez l'homme.
L'objectif principal de notre projet est d'améliorer la prise en charge des malades opérés du foie, en leur assurant une meilleure survie après la chirurgie. Toutes les pathologies nécessitant une chirurgie du foie sont concernées : cancers et tumeurs du foie, cirrhose, stéatose, cholestases chroniques et atrésie des voies biliaires de l'enfant...
Pour cette étape, nous souhaitons caractériser en proportion et en nature les différents acides biliaires qui composent la bile (ou pool d'AB) de patients avant une chirurgie étendue du foie, et rechercher une corrélation entre ces différentes compositions et l'évolution après la chirurgie (vitesse de régénération du foie, survenue
de complications, d'insuffisance hépatique aiguë, voire de décès).
Cette étude constituera un pré-requis à un essai clinique de traitement personnalisé des patients pour moduler la composition de la bile en acides biliaires avant une chirurgie lourde du foie.