Comment l'imagerie des récepteurs à sérotonine 5-HT1A "fonctionnels" peut-elle contribuer à une meilleure compréhension de la maladie de Parkinson ?

Luc Zimmer   06 décembre 2017

La maladie de Parkinson touche plus de 200 000 personnes en France et est inscrite dans le plan gouvernemental "Maladies neuro-dégénératives 2014-2019" (http://www.gouvernement.fr/action/le-plan-maladies-neuro-degeneratives-2014-2019).

Le principal mécanisme physiopathologique de la maladie de Parkinson est une dégénérescence accélérée des neurones à dopamine d'une région spécifique du cerveau, la substance noire. Les signes cliniques de la maladie sont essentiellement sous la forme de troubles moteurs (tremblement au repos, raideur musculaire, lenteur des mouvements,...). Les traitements actuels, symptomatiques, agissent sur ces troubles, retardant le développement du handicap.

Si les perturbations du système dopaminergique restent l'épicentre de la physiopathologie de la maladie de Parkinson, des travaux récents (Huot et col, Exp Brain Res 2013) ont également associé les neurones à sérotonine aux troubles de l'humeur et du comportement fréquemment observés dans la maladie de Parkinson (fatigue, dépression,..., parfois troubles cognitifs). Le système sérotoninergique est également impliqué dans les dyskinésies (mouvements anormaux involontaires) induites par certains des médicaments antiparkinsoniens (Stoessl, Mov Disord 2015). Ainsi, les récepteurs à sérotonine 5-HT1A ont été bien identifiés parmi les récepteurs cérébraux impliqués dans la maladie de Parkinson et dans ses traitements (Halem, Behav Pharmacol 2015).

L'imagerie des récepteurs 5-HT1A "fonctionnels" permettra d'étudier de manière inédite l'évolution de ces récepteurs encore en activité au décours de la maladie (information qui n'est pas apportée actuellement par la neuroimagerie TEP). Ceci apportera des connaissances plus fines sur ses liens avec la dégénérescence dopaminergique. Par ailleurs, cette neuroimagerie permettra d'affiner et d'évaluer les nouveaux traitements ciblant les récepteurs 5-HT1A, notamment ceux pour limiter les dyskinésies induites par la dopathérapie (Iderberg et col, Neuropharmacology 2015; Meadows et col, Exp Neurol 2017).

Mieux comprendre les maladies du cerveau grâce à l'imagerie moléculaire

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