Lupus Living Lab: c'est (plus que) parti !

Laurent Chiche   15 mars 2017

Le projet L3 a bel et bien commencé grâce à la réception des fonds nécessaire (1) et nous remercions encore chaleureusement l’ensemble des donateurs. Pour entrer dans le détail (les coulisses) du Lupus Living Lab, il faut visualiser l’ensemble du projet comme une sorte de puzzle (Figure 1: le puzzle du projet) dont chaque pièce va nécessiter une expérimentation « à part entière », et dont l’assemblage final devra, nous l’espérons, permettre d’aboutir à l’objectif affiché : démontrer la faisabilité d’une recherche translationnelle de qualité dans le contexte « écologique » du patient, cad dans sa « vraie vie », avec une prise en compte de paramètres biologiques innovants et environnementaux collectés en autonomie par le patient devenu un véritable « acteur » de la recherche.

Au cours de l’étude, nous vous présenterons en détail pour chaque pièce du puzzle les « acteurs » qui rendent possible l’expérimentation (médecins, chercheurs, biologistes, informaticiens, attaché de recherche…) auprès des patients lupiques qui vont y participer. Mais voici déjà les grandes lignes :

Application informatique dédiée aux patients lupiques

Il ne s’agit pas de recréer un simple carnet de bord médical informatisé, mais bien une plateforme de recueil de données et d’échange que le patient pourra utiliser au cours de l’étude pour notifier des évènements cliniques ou environnementaux, son ressenti sur l’activité de sa maladie… L’application devra satisfaire à des normes de sécurisation des données du patient et surtout, devra être pensée « pour les patients » pour en favoriser l’utilisation en « vraie vie ». C’est donc les patients qui vont être sollicité très en amont pour la co-construction de cette application !

Paramètres biologiques innovants

Il s’agit d’évaluer l’activité moléculaire du Lupus. La quantification de certaines molécules de l’inflammation très particulières au Lupus a déjà été étudiée par plusieurs équipes (dont la notre), mais selon une méthodologie de laboratoire de recherche lourde (impossibilité de rendu de résultats suffisamment rapide, nécessité pour le patient de se rendre dans le centre de recherche, couts trop élevés). L’objectif ici est de valider la possibilité technique de réaliser ces mêmes tests innovants grâce à un prélèvement de seulement quelques gouttes de sang au bout d’un doigt. De plus, après une courte « formation », ce prélèvement pourra être réalisé par le patient lui-même à son domicile, et acheminé par courrier au centre de recherche. L’autre aspect biologique consiste à déterminer la nature du microbiote (composition en micro-organismes de la flore intestinale) des patients au cours de l’étude.

Paramètres environnementaux et objets connectés

S’il y a bien un paramètre environnemental important dans le Lupus, c’est la quantité d’UV auquel un patient est exposé. Pourtant, ce paramètre est impossible à évaluer correctement au niveau individuel. Grâce à un capteur d’UV conçu pour mesurer très précisément les UVA et les UVB, nous allons pouvoir équiper les patients au cours de l’étude et collecter cette donnée importante !

Collection des données cliniques et échantillons biologiques

Comme toute recherche, le recueil de toutes ces données se fait dans un cadre règlementaire permettant d’assurer la confidentialité mais aussi la qualité et la traçabilité des données cliniques recueillies lors des visites médicales et lors de prélèvements biologiques. Cette démarche est facilitée par la disponibilité de nos attachés de recherche clinique et par l’accès à notre CRB (Centre de Ressource Biologique) qui va accueillir la collection « Lupus » de cette étude.

(1) https://thellie.org/lupuslivinglab

Un laboratoire « embarqué » par les patients pour élucider les variations moléculaires du Lupus dans leurs conditions de vie réelle

Laurent Chiche vous remercie pour votre soutien. 45 000 € ont été collectés grace à vos dons.