Lupus Living Lab : point sur les avancées de la recherche

Laurent Chiche   28 octobre 2019

Le projet L3 (Lupus Living Lab)  cherche à démontrer la faisabilité d’une recherche translationnelle de qualité dans le contexte " écologique " du patient, c'est-à-dire dans sa " vraie vie " , avec une prise en compte de paramètres biologiques innovants et environnementaux collectés en autonomie par le patient devenu un véritable « acteur » de la recherche (1).


Inclusion des patients et tests du dispositif 3L

Déjà près de la moitié des patients prévus ont été inclus dans le protocole dont la participation est de 6 mois et à chaque nouvelle inclusion, les patients ont pu faire un retour sur les " outils " de suivi qui leur sont proposés. Certaines de leurs remarques ont déjà donné lieu à des modifications du dispositif, notamment concernant l’application numérique ou le dispositif d’auto-prélèvement. 

Voici quelques problématiques relevées par les premiers patients qui ont testé le dispositif de prélèvement (" finger stick ") :

- La difficulté pour recueillir les gouttes de sang dans le tube ;

- Le volume de sang nécessaire à l’analyse ;

- Dispositif trop complexe pour être fait par le patient lui même.

Après quelques essais le mode de recueil a été modifié avec un nouveau système de recueil par capillarité et il a été déterminé qu’il fallait prélever 3 gouttes de sang par prélèvement.

Les inclusions se poursuivent ensuite après les modifications réalisées.


Du côté de la science plus " dure "...

L'équipe de chercheurs a vraiment hâte de pouvoir analyser l’ensemble des échantillons biologiques recueillis. 

En effet, l’un des objectifs est de valider la possibilité technique de réaliser des tests innovants grâce à un prélèvement de seulement quelques gouttes de sang au bout d’un doigt. Les marqueurs testés évaluent notamment la " signature " interféron (protéine de l’inflammation capitale dans la physiopathologie du Lupus) dont les travaux récents de collègues parisiens (2) semblent confirmer l’intérêt dans la prédiction des poussées de la maladie !

L’autre objectif majeur consiste à déterminer la nature du microbiote (composition en micro-organismes de la flore intestinale) des patients au cours de l’étude, afin d’avoir des données de ce type chez des patients vivant en France. Une équipe américaine vient de publier des premiers résultats intéressants (3) mais les chercheurs savent que dans ce domaine les habitudes alimentaires entraînent de telles différences qu’on ne peut se passer d’avoir des données pour chaque population à différents endroits du globe afin, espérons-le, d’avoir peut être des pistes de nouvelles interventions médicales. Nous recommandons à tous de regarder le récent documentaire sur ce sujet (4) !

Pour finir ce point d’étape, nous rappelons que dans le projet L3, nous avons besoin des patients mais aussi de volontaires sains que nous avons également commencé à recruter. N’hésitez pas à faire passer le message !


Sur la photo de l'actualité : 

De gauche à droite, Caroline (responsable du Centre de Ressource Biologique), Dorothée (coordonnatrice de l’éducation thérapeutique), Myriam (attachée de recherche clinique), Laurent (Médecin-chercheur), Eya (chercheuse) et Anne (responsable de la plateforme de séquençage du microbiote) au Laboratoire Européen/Alphabio dirigé par le Pr Philippe Halfon.


Ref. :

  1. https://thellie.org/lupuslivinglab

  2. Mathian A. et al. Ultrasensitive serum interferon-? quantification during SLE remission identifies patients at risk for relapse. Ann Rheum dis 2019; Sep 30.

  3. Azzouz D. et al. Lupus nephritis is linked to disease-activity associated expansions and immunity to a gut commensal. Ann Rheum dis 2019; 78:947.

  4. https://www.youtube.com/watch?v=2QbMoqpbBtE&feature=youtu.be

Un laboratoire « embarqué » par les patients pour élucider les variations moléculaires du Lupus dans leurs conditions de vie réelle

Laurent Chiche vous remercie pour votre soutien. 45 000 € ont été collectés grace à vos dons.